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La panthère en peluche
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6 mai 2011

Folle ivresse

Volets clos et porte fermée sur la chambre où nous avons vibré tout l’après-midi.
C’est l’heure de dormir. La chambre, après votre départ, a conservé votre parfum : sensation grisante de votre présence qui flotte encore.
Je la goûte avec gourmandise, comme l’on fait des effluves sucrés des gaufres, des pralines ou de la barbe à papa.
Je caresse le théâtre, chaque élément de notre Folie, ressentant toujours, sur mon corps et en dedans, les effets des doux tourments de l’après-midi. La grille, les menottes, la corde de la poulie… le fouet (si la Poste avait été plus rapide, nous aurions pu “étoquer”… Sourire).
J’ai la tête dans les nuages. Je retrouve l’ivresse de ces instants. Je pense à celle que provoque le tokay, ce vin hongrois au suave goût de miel. Et au nom évocateur. On le dit élixir de longue vie. Il vous tourne la tête, mais sans excès : vous vous sentez juste bien, comme plus léger…
Un nectar.
Le vôtre. Qui coule en moi. Furieux plaisir qui apaise, qui nous apaise.
Je voudrais avoir deux paires d’yeux : l’une que je garderais fermée pour me concentrer sur chaque sensation, chaque fulgurance.
L’autre ouverte, pour vous voir, m’éblouir et jouir de votre plaisir.
Bonheur de vos mains qui me manipulent, si douces et pourtant si directives à la fois. Impérieuses, comme nos désirs qui se croisent, se complètent et s’additionnent. Se multiplient au contact de l’autre.
Délice d’être votre Chose d’amour. Soumise à votre ardeur et malléable à votre gré.
Je m’émerveille (et je suis fière) des inventions que je vous inspire et que vous baptisez malicieusement de noms évocateurs, mais parfois intrigants, que je ne suis pas sûre de bien identifier au moment de les expérimenter : la Plancha, les Sévices des poids et mesures, la Chaise à porteur, la Petite Mousse, Shalimar… Bientôt la Magic Box à découvrir. Des noms qui attisent ma curiosité, forcément ! Et je sais qu’ils sont faits pour : on ne refait pas un Chenapange, et c’est tant mieux.
Me laisser aller entre vos mains, à vos mains, me donne le vertige. Enchaînée, mais tellement libre, je ne tiens plus qu’à vous et que par vous. Je ne retiens rien sous l’étreinte des cordes ou la pression térébrante (mot exquis, je trouve. Sourire) des godes.
Seules les cordes, les sangles, les bracelets, ajustés, me retiennent : combien j’ai aimé me laisser “pendre” ainsi, en toute confiance, comme en apesanteur.
Dire que j’ai goûté à l’extrême la perverse Plancha est un euphémisme : vous dominez de main de maître cet art de la cuisson. Écartée, soulevée, transpercée (embrochée, pour reprendre la métaphore culinaire), je n’aurais pas imaginé savourer autant d’être saisie de cette façon. Autant, d’ailleurs, que de saisir.
Évoquer le saisissement et la cuisson me remet en mémoire l’embrasement engendré par le fouet, fantasme suprême s’il en est.
Rien d’étonnant à ce que je vacille après ces tourments plus étourdissants les uns que les autres, retenue cette fois-ci par vos bras, enveloppée de vos ailes protectrices.
De l’ultime moment où vous m’avez prise, enlacée de cordes, captive tourne-boulée, je ne me rappelle que le plaisir sauvage éprouvé, le vôtre autant que le mien…

Mon Ange, plus vous vous emparez de moi, Chose d’amour comblée, plus je m’abandonne. Plus j’aime ces plaisirs. Plus j’ose aussi aller à leur recherche, m’offrir à eux. Et à vous.

Plus l’ivresse est folle, plus je l’espère encore.

 

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